Voici quelques informations à propos du zingage/bichromatage.
Ceci n'a pas pour but d'être une bible du traitement de surface, car non seulement il y a déjà bcp d'infos sur le net, et d'autre part je suis loin d'être un spécialiste. C'est surtout un retour d'expérience. Et je me ferai un plaisir à répondre aux question si je peux.
Alors, pour arriver à ses fins, il faut bien sûr le nécessaire pour exécuter le traitement de surface, mais aussi et surtout la préparation. Car comme pour la carrosserie, c'est la préparation qui est garante du résultat.
Pour ce qui est du traitement de surface, j'ai commandé le kit suivant : https://classic-plating.co.uk/product/zinc-plating-kit/
La boite est sérieuse, le mode d'emploi fourni est écrit correctement en français.
Sont fournis : le nécessaire pour créer l'électrolyte, les anodes (zinc), la solution alcaline de netoyage, la solution acide, et les bains de passivation bleu et jaune.
A cela, j'y ai ajouté une petite alimentation stabilisée https://www.amazon.fr/gp/product/B00NKW ... UTF8&psc=1
Il existe dans le kit une résistance à brancher sur une batterie de voiture pour faire office d'alimentation, mais j'ai trouvé ça assez peu pratique, et la précision laisse à désirer.
Egalement des chauffages d'aquarium (pour avoir une température aux alentours de 30° dans le bac à électrolyse et le bac de passivation. Certains ajoutent un bulleur d'aquarium pour faire du mouvement dans la cuve à électrolyse.
Le bac à électrolyse en action (on peut voir que je suis à 1,3V et 2,08A).
L'ensemble des produits dans des seaux :
Pour créer l'électrolyte, il faut diluer les poudres fournies dans le kit dans de l'eau déminéralisée chauffée (afin de dissoudre). Puis il faut verser les quantités requises de produits liquide. Tout est bien expliqué, c'est rapide à faire.
La notice est à lire et relire, mais elle est très bien faite.
Une fois tous les bacs préparés, on va passer à son premier test (je ne parle pas encore de la préparation de la pièce...)
Juste avant le plaquage, la pièce devra subir plusieurs bains : dans la solution alcaline, puis dans l'eau, puis dans acide, puis de nouveau dans l'eau). Ensuite, on peut la plonger dans le bac à électrolyse , reliée au - de l'alimentation.
Cette dernière est à régler suivant la réaction constatée. Si par exemple ça fait énormément de bulle, c'est que le courant est trop puissant. Là par exemple, ma pièce étant relativement volumineuse (ce n'est pas une petite vis) j'étais à fond en courant sur mon alimentation.
Le temps de traitement est variable. Là j'ai mis environ 15-20 minutes pour la plaquer. De temps en temps je la sors de l'eau pour constater la qualité du traitement.
Une fois terminé, il faut encore passiver la pièce (bichromatage). Une fois sortie, je la plonge dans le bain d'acide, puis eau, puis passivation. Je fais tourner la pièce dans le seau pour qu'elle "s'imprègne". Au bout de 20-30s (tout dépend de la "profondeur" de jaune voulue), je la rince et la mets à sécher.
Il est recommandé d'utiliser un sèche-cheveux ou mieux, un four pour améliorer l'aspect. Ici il est devenu un peu mat car je l'ai laissé sécher à l'air libre. Ici, cette pièce étant sur le répartiteur de freinage arrière, cela m'est un peu égal.
Maintenant, parlons préparation de la pièce avant. Car c'est l'aspect le plus pénible. On va pouvoir procéder par action mécanique et/ou chimique.
Voici par exemple une pièce qui va parler aux possesseurs de série 1

Vous pouvez voir la différence de rendu. A gauche, traité à l'acide phosphorique, à droite d'origine.
L'acide phosphorique est un produit génial, que l'on retrouve par ailleurs... dans le coca (c'est pour cela que certains l'utilisent pour désoxyder leur pièce). On en trouve aussi dans l'antirouille Julien. C'est ce que je prenais au départ, mais cela revient cher.
J'en ai commandé pur à 75% : https://www.mon-droguiste.com/acide-phosphorique.html
Il faut ensuite le diluer. Environ 1/3 dans de l'eau du robinet. Ce qui revient aux proportions qu'il y a dans l'antirouille Julien, pour bien moins cher

Attention, retenez bien cette maxime : "acide dans l'eau : bravo ; eau dans acide : suicide". Lisez l'étiquette

Il faut laisser la pièce mariner pendant quelques heures. Avec des gants (évidemment) je frotte avec de la paille de fer très fine pour améliorer le processus.
Je ne l'ai pas précisé, mais le port d'un masque (genre carrossier/peintre) est très recommandé...
Ca, ça marche très bien sur ce genre d'état de surface :
Une fois plongé, il faut contrôler de temps en temps : A la fin, on arrive à cet état : Reste plus qu'à faire les opération de zingage/bichromatage.
Parfois, certaines pièces sont tellement corrodées qu'une action mécanique est nécessaire. Donc, là c'est brosse en acier montée sur perceuse, puis petites brosses sur Dremel, celles-ci sont pas mal pour obtenir un état de surface sympa :
https://www.amazon.fr/gp/product/B06ZY9 ... UTF8&psc=1
Ci dessous un exemple de vis tellement rouillée qu'il a fallu brosser à la brosse cuivre montée sur perceuse pour tout virer. Puis petit bain à l'acide phosphorique pour virer l'ancien traitement sur les filetages, puis brosse Dremel.
On voit que l'acier a été attaqué, l'état de surface n'est pas nickel. Si vous êtes maniaques, vous pouvez vous amuser à polir tout ça avant traitement !
Attention lors du traitement des vis à l'acide phosphorique. Il m'est arrivé de bouffer un peu le filetage, c'était sur les vis qui tiennent les fusées sur ma Golf 1. Interdiction de remonter ça comme ça...
D'une manière générale, après expérience, je déconseillerai le traitement sur les vis. C'est extrêmement chronophage, avec un résultat incertain, voire dangereux pour certaines vis.
Je me contredis dans mon exemple au dessus, mais je n'avais pas le choix : vis indisponible chez VW, et introuvable dans ses caractéristiques (dimensions, dureté)
Je viens d'en commander un lot chez fixnvis, c'est pas mal du tout, ils ont beaucoup de choix. Je garde tout de même les vis d'origine au chaud (et sec)
De même, si vous avez dans les bras 10Kg de pièces à traiter, faites le faire par une boite. Vous serez certains du résultat. Par exemple ci-desous, les pièces à traiter étaient trop volumineuses pour mon bac, j'ai pas cherché à expérimenté quoi que ce soit.
Donc, pour résumer, voici les plus et les moins :
- Satisfaction de faire par soi-même !
- Possibilité d'y aller à son rythme au fur et à mesure que l'on démonte/restaure quelque chose
- le bichromatage jaune est interdit et il est de plus en plus difficile de trouver des boites de sous-traitance
- il faut se faire sa propre expérience
- il ne faut pas compter les heures
- c'est un peu toxique tout ça quand même...