Il n'y a que dans le domaine automobile que, de nos jours, tout va plus vite : conception, carrière, mise au rebut... Nos amis Belges l'auraient même classée "ancêtre" en pleine force de l'âge !

Avec ce sujet, je veux vous faire partager le nouveau volet de la vie de ma GTI et ce que je lui réserve pour la remercier de tous ces kilomètres de bonheur à son volant.

C'est donc le grand jour pour celle qui est depuis des années une maîtresse, une amie bienveillante, une déménageuse, une coach sportive... Tant de qualificatifs qui vont comme un gant à celle, multiforme, qui tour à tour sans sourciller m'a trimballé de la maison au boulot, du boulot à l'apéro, de la nationale à la piste. Celle qui, banquette rabattue ou ôtée, a servi de break ou pick-up pour transporter vélo, meubles, cartons, placo... Celle qui entretient le galbe de mes jambes avec ses commandes fermes et la force de mes bras avec une direction que les jeunes d'aujourd'hui traiteraient de "camionnesque".

Le temps est venu de rendre hommage au travail et au génie des ingénieurs de chez VW qui nous ont pondu une voiture formidable à conduire et à l'épreuve du temps ! Et de témoigner mon admiration pour celle qui ne m'a jamais laissé tomber malgré le peu de soins que j'ai pu lui dispenser ces dernières années. Le triste sort d'un daily citadin, nouveau mulet de l'homme moderne, qui dormait dans la rue, dégustait quotidiennement son lot de routes défoncées, de nids-de-poule, de dos-d'ânes, patientait dans les embouteillages surchauffés des routes du sud et devait défendre ardemment sa griffe GTI parmi la horde sauvage de TDI de moins en moins urbains.

Comment aurais-je pu lui en vouloir pour ses quelques bruits parasites, ce compteur inopérant(plus de jauge, d'indicateurs ni de compte-tours), cette commande de plein-phares HS, le cligno avant droit démissionnaire, le klaxon aux abonnés absent et le chauffage bloqué en position ouverte ? Pourquoi lui aurais-je tenu rigeur pour cet étrier un jour déserré, ce câble d'accélérateur maintenu avec le chouchou de ma moitié ou cette cloque de rouille qui pointe sous le joint de sa custode arrière gauche ?

Il faudrait être ingrat pour lui reprocher ce carter d'huile qui fuit, faisant écho à son homologue recouvrant la culasse ou bien encore la tête d'allumeur fêlée qui tient par je ne sais quel miracle...

Bref, vous l'aurez compris ou vécu avant moi, les VW de cette époque, c'est du "Zolide" !

La tâche quotidienne du transport revenant désormais à la jeune garde (Cabriolet Sportline '92), la GTI a gagné un abri où l'attendent un repos mérité, et accessoirement quelques belles pièces nécessaires à sa mutation hivernale. Dans quelques mois, cette furie rouge retrouvera le macadam pour aller tâter de la piste, goudronnée ou gravilloneuse, des circuits et autres courses de côte.

