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Les pneus de route en compétition.

Posté : dim. 4 déc. 2011 11:46
par Bill Blue
Quelques conseils à ceux qui font de la compét avec des pneus de route.

Dans différentes disciplines (groupe1 français, rallye provinciaux belges, Belgian Historic Championship circuit etc...), il était et est encore obligatoire de de rouler avec des pneus à dessins et usage routier (DOT E..).

Une des premières, avait été la Formule France où ils roulaient en Michelin Xas FF (FF pour Formule France et pour leur gomme plus tendre),

Les essais ont vite montré que les pneus usés étaient plus efficaces sur le sec, car leur pavés de gomme moins hauts se déformaient moins, donc pneu plus stable, et engendraient une usure plus régulière, les blocs ne s'usant plus en biseau, comme beaucoup l'ont déjà remarqué après une séance en circuit.

On en est donc arrivé à user artificiellement les pneus pour arriver à 3 ou 4 mm et même moins (valeur que l'on retrouve aussi sur les pneus "racing-route"). En Angleterre et aux USA, il est possible de faire un "buffing", "shaving" ou "grinding" des pneus, moyennant supplément, bien sûr.

Dans notre cas, il reviendra moins cher de les user sur la route. Il est cependant possible et même probable que les caractéristiques de la gomme soient un peu différentes (un poil plus dure) après quelques milliers de km d'un écrasement local tous les 1.7 à 2 mètres et des stationnements plus ou moins longs.

Il reste évident que sous forte pluie, un pneu neuf gardera de meilleures performances. Il faudra même les surgonfler un peu pour réduire l'aquaplanage, mais en sachant que ce surgonflage va réduire la surface de contact au sol et diminuer d'autant le grip (compromis à trouver en fonction de la quantité d'eau).

Les épaules des pneus font tourner la voiture:

Le carrossage des voitures n'étant pas toujours réglable suffisamment, il vaut mieux surgonfler aussi sur le sec, ce qui permet d'éviter d'aller rouler jusque sur les flancs et d'éviter de trop user les épaules, car ce sont elles qui font tourner la voiture et qui donnent la précision en entrée de courbe, plus les épaules sont usées moins le pneu et efficace.

Sous-virer va user les épaules, et les surchauffer, ce qui va encore augmenter le sous-virage, c'est une chaîne sans fin..., il faut donc une conduite et un règlage permettant de le limiter au maximum.

De ce fait, dès que les épaules sont trop usées, il faut au moins retourner les pneus sur les jantes pour la manche ou la course suivante.

Ceci étant un minimum, chacun ayant son propre feeling et ses recettes en matière de pression.

Re: Les pneus de route en compétition.

Posté : dim. 4 déc. 2011 12:59
par jcc914
Très bonne explication

Merci JCC

Re: Les pneus de route en compétition.

Posté : dim. 4 déc. 2011 13:05
par manabu27
Merci pour ce post très intéressant, j'ai quand même une question. Certains utilisent des pressions à froid de 3,5 bars, donc le pneu est plus rigide, mais les épaules sont énormément usés en fin de course...Surement du au fait qu'il y ait du sous virage??
J'ai eu ce problème sur l'A112 que j'ai réglé en diminuant les pressions...

Re: Les pneus de route en compétition.

Posté : dim. 4 déc. 2011 13:32
par Bill Blue
manabu27 a écrit :Merci pour ce post très intéressant, j'ai quand même une question. Certains utilisent des pressions à froid de 3,5 bars, donc le pneu est plus rigide, mais les épaules sont énormément usés en fin de course...Surement du au fait qu'il y ait du sous virage??
J'ai eu ce problème sur l'A112 que j'ai réglé en diminuant les pressions...
S'il avait mis moins de pression, il aurait eu autant sinon plus d'usure. De plus il est probablement parti avec des pneus neufs, ce qui n'améliore pas l'usure, comme expliqué plus haut, ou aux épaules déjà bien entammées.

Il s'agit de trouver le compromis entre trop de pression et moins de grip puisque moins de surface au sol et l'usure des épaules, plus la pression va être basse, plus les épaules vont "déguster", l'idéal est évidemment d'augmenter au maximum le carrossage, ce qui permet des pressions moins hautes, et diminuer le roulis de la voiture, par des ressorts plus durs (puisque dans ton cas tu ne peux utiliser que les anti-roulis d'origine).

Paradoxalement, ouvrir légèrement (1 à 2 mm) le train avant d'une traction, peut soulager quelque peu l'épaule, même si l'avant sera moins vif à la réponse.

Dans ce que je définis plus haut comme "feeling", le fait de rendre sa voiture légèrement sur-vireuse (pression, hauteur de caisse carrossage réduit et ouverture du train arrière) permet aussi de moins solliciter les épaules des pneus avant puisque l'arrière tourne de lui-même. Ceci demande un pilotage nettement plus pointu...